seul sur une pierre, un homme, un voyageur qui s'est arrêté, s'adresse à nous. il revient sur son passé, sa rencontre avec baudelaire, le théâtre... sa parole est tissée d'anecdotes sur la vie du poète, sa vie propre, des poèmes...peu à peu tout se confond.

un voyage immobile à la recherche de lui-même, guidé par sa soif de beauté et d’ailleurs.

 

textes charles baudelaire romuald bailly gautier marchado conception et jeu romuald bailly mise en scène gautier marchado lumière sandrine triquet costume philippe léonard production compagnie parole en acte photo seghir zouaoui teaser sylvain raby

 

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j’ai d’abord répondu à l’invitation au voyage lancée par romuald bailly. et j’y ai vu un défi : comment faire théâtre avec une parole poétique, et pas la plus simple. très vite, il me parle du lien si particulier qu’ils entretiennent ensemble. j’ai sous les yeux les mots vivants et brûlants d’un poète et face à moi la parole non moins enflammée d’un homme passionné. je décide alors que leur rencontre sera le point de départ de l’aventure. 

comment dire l’expérience si profonde vécue au creuset d’un livre, qui plonge dans notre être et nous accompagne ? 

noctambulis parle de la rencontre entre un adolescent un peu dérouté et charles baudelaire, dans un cours de théâtre, mais aussi de nos rêves, nos désirs d’une vie ailleurs, d’une vie nouvelle et plus grande, et notre inextinguible soif de Beauté.  

noctambulis, c’est faire cohabiter le poème avec la parole toute simple, quotidienne et pudique d’un acteur qui nous raconte son voyage à l’intérieur du voyage, mais aussi la parole de charles lui-même, avec des épisodes marquants de sa vie, car chaque poème voit surgir ses révoltes, les femmes de sa vie, ses rapports conflictuels au père, fusionnels avec la mère… trois voix de trois natures différentes qui se confrontent, dialoguent entre elles et se répondent. trois voix et un seul acteur. et nous voilà revenu au défi à relever. on n’est pas tout à fait au théâtre. on n’assiste pas tout à fait à une conférence. l’intime est-il vraiment l’intime ou est-il fantasmé, réécrit par tant d’heure de lecture acharnée ? noctambulis, où un homme se perd dans les paroles d’un autre, et partage le plaisir de la poésie, qui éduque notre regard à la beauté cachée des êtres et des choses, rend l’univers moins laid, et les instants moins lourds

gautier marchado

 

témoignage d'une spectatrice après une représentation...

je suis venue comme on regarde le portrait de charles baudelaire : aimer ce qu'on y voit, admirer ce qu'il s'y cache. j'ai vu un homme s'affranchir de l'isolement de la foule pour étreindre le monde sur un caillou perché. j'ai entendu le rire rayonnant à ma gauche. j'ai senti tressaillir à ma droite. j'ai goûté les mots mêlés. j'ai été touchée. j'ai vaincu la peur du voyage immobile, de l'exploration figée, de la traversée inerte et je me suis laissée porter par vos chemins de pensée dans une balade nocturne vers un spleen lumineux, vers la beauté...un grand merci à vous, monsieur, monsieur, monsieur et mademoiselle, pour ce spectacle inspiré.